Maroc ou un voyage folklorique
Cela faisait à peine une heure que nous étions en Afrique mais pour les filles qui n’avaient jamais changé de continent, le dépaysement était notable.
Du coup on s’est retrouvé dans ce magasin où on ne voulait rien acheter, on a donc essayé de partir le plus vite possible mais les thés sont arrivés… Situation délicate. Après le thé on est parties et le gars du début nous suivait encore et avait pour idée de nous emmener dans un autre magasin. A ce moment là on l’a remercié en lui disant que l’on n’avait pas besoin de son aide, qu’on allait continuer notre visite de la ville toutes seules, patati et patata. Il nous a donc demandé 5 euros chacune pour la soi-disant visite de la ville que nous avons refusé de payer car nous ne lui avions rien demandé. Comme il commençait à s’énerver une autre personne est arrivée en nous disant que l’on ferait mieux de payer. Je ne sais pas trop comment on a réussi à se débarrasser du gars et on est retournées à la gare routière. Quand on est arrivée là-bas une troisième personne nous a dit que le gars en question avait essayé de voler nos sacs à la consigne car il était furieux qu’on ait rien acheté dans le magasin de tapis. A partir de là, la psychose commence, ou plutôt on nous impose une psychose. Celui qui nous a prévenu qu’on avait voulu voler nos sacs joue les grands sauveurs et nous explique qu’hier 2 Allemandes se sont fait voler leurs passeports, que si on prend le car pour Chefchaouen le gars du début va monter dedans aussi pour nous suivre et que d’ailleurs il est là dans la gare à nous observer (ce qu’effectivement on constate en se retournant) et que le car n’arrive pas dans la ville même mais qu’il faudra marcher 4kms dans la montagne ce qui est d’autant plus dangereux si on est suivie… Il nous conseille donc fortement de prendre un taxi car le bus ce n’est vraiment pas sûr pour les touristes.
On arrivera finalement à Chefchouen, en vie, sans aucune égratignure, simplement le porte-monnaie un peu moins lourd. Avec un peu plus de calme on se repasse notre aventure du matin et on comprend qu’on s’est retrouvées au milieu d’un complot. Finalement tous les gars étaient ensemble, ils ont tout fait pour faire monter la pression, ils ont utilisé notre peur pour nous faire payer à n’importe quel prix le taxi afin de se sauver au plus vite de cette ville. C’est rageant de sentir qu’on s’est fait baiser (pardonnez moi l’expression) et si toute expérience est bonne à prendre il a été dommage de commencer notre voyage ainsi.
Chaouen vu de la Kasba
intérieur de la Kasba
Chefchaouen est une petite ville adossée entre deux montagnes en forme de cornes dont elle tire d’ailleurs son nom. Perdue dans la nature, on ne découvre la ville qu’après avoir franchi le dernier lacet (fameux lacets qui auraient pu nous coûter la vie !) de la route. Les maisons sont à flan de coteau et toutes peintes de blanc et de bleu. Il paraît que si les linteaux des fenêtres et le pas des portes sont peints en bleu, c’est pour éloigner les insectes. Son deuxième nom est d’ailleurs « ville bleue » du Rif.
Historiquement, Chaouen est une ville sainte où pendant longtemps l’entrée aux chrétiens fût interdite. Le premier chrétien qui réussit à pénétrer dans la ville fût le père Charles de Foucauld en 1883. Petit ruseur qu’il était, il s’était fait passer pour un juif ! Et chose assez hallucinante, jusqu’en 1920 seulement 4 étrangers réussirent à entrer dans la ville.
Malgré notre mauvaise expérience à Tétouan, étape obligatoire, Chefchaouen est une ville qui vaut vraiment le détour. Se perdre volontairement dans la médina est un vrai plaisir, les ruelles bleutées sont magnifiques d’autant plus que le bleu varie de tonalité selon les luminosités de la journée. Le jour du marché, il est également possible de voir les femmes habillées avec les tissus traditionnelles qui sont la plupart du temps dans les tons de rouge.
A Chaouen nous avons logé dans un petit hotel très sympa avec une terrasse où tous les gens se retrouvaient le soir. Pour cette adresse nous pouvons remercier le guide du routard, finalement bien qu’il fût de 1999-2000, il ne nous a pas été inutile ! Grâce à la terrasse, nous avons rencontré un groupe d’espagnols dont un qui avait fait toute sa scolarité à Lyon. Certains d’entre eux rentraient du désert et nous ont conté leur périple photos à l’appuie, ça m’a rappelé le 4l Trophy. Par la suite, nous avons continué notre voyage avec deux d’entre eux, Santi et Migel. Une fois à Chaouen, nous avons également retrouvé Paul le coloc anglais d’Emilie et un ami à lui : Mike l’américain. Je crois que leur voyage à eux à été encore pire que le notre. Du fait qu’ils parlaient anglais, ils se faisaient constamment arnaquer sur les prix. Il faut dire aussi que Mike ne passait pas inaperçu, c’est le genre de gars super baraque avec percings et tatouages ainsi qu’une coupe de cheveux tout à fait original : d’un côté des cheveux rasés et de l’autre de cheveux jusqu’aux épaules. En venant à Chefchaouen, le taxi-man a pris peur de lui et les a abandonné en route.
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Portes:
patio:
Soirée dans un magasin Touareg, avec thés, darbouka, musique et toute la famille:
Monica déguisée en femme du désert.
Epices, couleurs et pigments:
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Les femmes de Chefchaouen:
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ASILAH, deuxième escale
Après avoir passé quelques jours à Chefchaouen, nous avons dédidé de partir à la découverte d’une autre partie du Maroc. Avec Santi et Migel, deux espagnols qui partageaient notre hotel à Chefchaouen, nous sommes allés à Asilah, petite ville au sud de Tanger et au bord de l’océan. Au cours de son histoire la ville fut très convoitée, colonie romaine, elle devint ville arabe, elle résiste aux Normands mais tombe aux mains des espagnols. Pour ouvrir la route de l’or à travers l’Afrique, les Portugais s’emparent de la ville au XV ième siècle et au XVII ième la ville redevient espagnole. Joyeux mélange de culture. La ville est très jolie mais semble d’avantage européenne qu’africaine.
Malgré tout nous passâmes des jours paisibles chez Fatima. Avant de partir, la voisine d’Emilie lui avait donné une adresse pour loger à Asilah et nous fûmes confortablement installés dans un appartement avec cuisine, salle de bain, chambres et terrasse pour trois fois rien.
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Asilah-Tanger-Tarifa-Algéciras-Malaga-Granada: le retour
Voici la partie la plus au sud de l'Espagne, c'est le phare de Tarifa.
Le retour à Grenade fut lui aussi quelque peu chaotique en raison d’un enchaînement de concours de circonstance qui nous fîmes perdre toutes nos correspondances. A Tanger, notre petit-déjeuner sur le port dura trop longtemps à moins que se soit la faute des fonctionnaires de la douane qui sont encore plus lents que des tortues mais notre bateau nous fila sous le nez. 2 heures après, un autre bateau soit disant ultra rapide qui fait la traversée en 35 min arriva mais l’embarquement dura plus longtemps que la traversée en elle-même. Une fois à bord, la malchance nous poursuivie, la mer était mauvaise et la houle multiplia par 2 notre temps de traversée. Le bateau tanguait d’une façon impressionnante et les visages tout pâles finirent bientôt par virer au verdâtre. Les employés s’affairaient dans tous les sens pour distribuer des sacs poubelles ainsi que des glaçons à se mettre dans le cou car il paraît que ça calme la sensation de nausée. Moi j’ai opté pour le pont où le mal de mer se ressent moins. La traversée sur le pont fut tout aussi épique qu’à l’intérieur, la moitié des personnes présentes finirent complètement trempées par les vagues et l’autre moitié effectua des cascades spectaculaires à la moindre tentative pour se déplacer. Nous fûmes cependant récompensé par une incroyable parade de dauphins qui suivirent le bateau quelque temps.
Bien plus jolie que Tanger, Algéciras ou Ceuta, Tarifa offre un paysage verdoyant, un air marin revigorant et une vue imprenable sur le continent africain que l’on vient tout juste de quitter. Mais là encore la navette gratuite qui devait nous ramener à Algéciras nous fila sous le nez et une fois de plus nous attendîmes la prochaine. Une fois à Algéciras le dernier bus pour Granada était bien évidemment déjà partie. Il y a des fois où le destin s’acharne contre nous. Jamais à cours de solution nous nous résolûmes à prendre un bus pour Malaga et de Malaga un autre pour Grenade. Le premier bus pour Malaga étant complet on poirota dans la gare un bon moment pour refaire de même à Malaga et pour couronner le tout, quand nous fûmes enfin à Granada on arriva un jour de grève des transports. La gare routière n’étant pas tout a fait dans le centre, nous nous vîmes obligée de rentrer chez nous à pied, le dos fourbu par le poids des sacs, le corps fatigué de sa journée chaotique. Tôt le matin nous pûmes enfin atteindre notre lit et profiter d’une nuit écourtée par le réveil rappelant les obligations de la vie universitaire.
Quelle aventure !
1 Comments:
Maramé !! Dans le genre épique c'est pas mal dis donc .. je comprends pourquoi tu te fais envoyer des saucissons après ça :)
Mais ça fait quand meme envie, tes photos sont très belles ..
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